Chamrousse, berceau du ski en Isère

Chamrousse est le berceau du ski en Isère.

Située à l’extrémité Sud du massif de Belledonne, à 1/4h de voiture d’Uriage, Chamrousse est surtout connue comme la station de ski alpin (1 400 m-2 250 m) des Grenoblois, ayant accueilli les Jeux Olympiques d’Hiver de 1968. Elle propose également un domaine de ski nordique (44 km) sur le plateau de l’Arselle et de nombreux sentiers de randonnées familiales (lac Achard, lacs Robert). Elle a également accueilli le Tour de France en qualité de ville-étape d’arrivée.

Les prairies des Chamrousse dominent le bassin grenoblois. À l’extrémité de Bachat-Bouloud, le massif de Belledonne se termine par une cassure abrupte nommée la Tour de l’Homme, une chute d’environ 1 000 mètres dominant la vallée de la Romanche au niveau de Livet-et-Gavet.

L’origine du nom de Chamrousse

Le nom Chamrousse apparaît pour la première fois en 1744 sur une carte de Cassini. Plusieurs thèses s’affrontent quant à l’origine de ce nom, voici les principales :

  • D’après certains, Chamrousse tient son origine d’un radical pré-celtique : « calm, chalm » qui signifie « haut plateau dénudé et pierreux ».
  • Dans le livre d’Henri Vincent daté de 1888, « Les vingt deux années du Père Tasse à Chamrousse », les recherches de M. Pilot de Thorey sont exposées : il cite parmi les nombreux titres de la Chartreuse de Prémol, un acte de donation de 1260, rédigé en latin, dans lequel se seraient trouvés ces mots « culmen rupham » qui serait la traduction exacte de « Chame-rousse », en référence à « Chame-Chaude » (« cime chaude »), le plus haut sommet de la Chartreuse.
  • Pour d’autres, le nom de Chamrousse viendrait des couchers de soleil durant lesquels la neige prend une teinte magnifique. Chamrousse signifierait « le champ roussi ».

Chamrousse historique

Il semble que le sommet était connu des Romains : on a trouvé huit médailles, dont une datant de Néron en creusant les fondations de la Croix de Chamrousse en 1856. On en trouve la confirmation dans le sermon du curé Joubert de Vaulnaveys lors de l’inauguration.

C’est au Moyen-Age qu’on mentionne pour la première fois le nom de Chamrousse : en 1260 un acte de donation livrait les pentes de Chamrousse aux moniales de la Chartreuse de Prémol.

Sous l’Ancien Régime, on y exploite déjà la forêt et les pâturages d’altitude.

En 1825, à Uriage, la marquise de Gauteron, propriétaire de la source d’Uriage, fait élever le premier établissement thermal. Les touristes affluent et Chamrousse devient une « course » dite classique pour les baigneurs, il fallait 5 à 6 heures pour gagner le sommet de Chamrousse, qui n’était qu’un immense pâturage. Il y avait plusieurs troupeaux à la Balme, au Recoin, à Roche Béranger, à Bachat-Bouloud *, et en chacun de ces lieux, un chalet abritait les bergers.

* Du nom tintinesque de Bachat-Bouloud : « Des procédures font intervenir des particuliers isolés comme celle d’un nommé Pierre Bouloud, dont les quatre bœufs qui pâturaient près de la croix de Chamrousse furent saisis par le couvent. Est-ce lui qui fit installer là-haut le bassin (Bachal en patois) qui a donné son nom à Bachat Bouloud ? De même, un nommé Achard qui avait une baraque un peu au-dessus du lac, semble lui avoir donné son nom » — P. Fouchy

Le 25 août 1856, le comte Louis de Saint-Ferriol fait ériger la première Croix de Chamrousse : une croix de 12 mètres de haut sur le piédestal actuel. Plusieurs fois relevée ou remplacée au cours des années, la croix actuelle a été repositionnée après les travaux du réaménagement du sommet (télécabine, nouveau restaurant) en 2010.

Le Père Tasse, l’ermite de Chamrousse

Le Père Tasse

En 1863, le Père Tasse, Sarthois de naissance et Dauphinois d’adoption, construit à Roche Béranger, avec sa femme et ses deux fils, un chalet auberge. Le Père Tasse y fabriquait des fromages et son jardin fournissait des légumes. Il descendait aux provisions à Uriage, quel que soit le temps, avec son âne. Par curiosité, il passa à Chamrousse l’hiver 1883-1884.

On raconte qu’un jour, dans la tempête, il entendit gratter à sa porte. Il ouvrit et se trouva devant un petit ourson. Surpris, il lui donna le quignon de pain qu’il avait à la main. Et souvent, pendant l’hiver, le petit ourson vint gratter et réclamer à manger. Le printemps venu, jamais le père Tasse ne le revit.

Louis de Saint-Ferriol

Louis de Saint-Ferriol, Musée de Grenoble

Louis de Saint-Ferriol, propriétaire des prairies du Recoin (Chamrousse 1650), fit ériger la première Croix de Chamrousse en 1856. Important personnage local à plus d’un titre, il a été membre fondateur du Club Alpin Français en 1874, dont il devint président de la section Isère.

Le chalet de la Pra est construit vers 1887 par le Club Alpin Français et celui de l’Oursière par le comte de Saint-Ferriol en 1895.

Henry Duhamel, pionnier du ski français

Henry Duhamel (1853-1917)

Parisien d’origine, Henry Duhamel, né en 1853, s’installe à Gières en 1873 pour raisons de santé. Le jeune homme tombe amoureux de la montagne. Il s’adonne à la randonnée, pratique l’alpinisme et inscrit à son actif de nombreuses courses dans le massif de l’Oisans (23 premières dont 8 sommets vierges et onze nouveaux passages).

En 1878, il découvre à l’Exposition Universelle de Paris dans un stand scandinave de longues et étroites planchettes appelées patins à neige, qui servent aux Lapons à se déplacer. Henry revient dans le Grésivaudan avec une paire de skis dans ses bagages mais sans le mode d’emploi.

Pendant de nombreuses années, il essuie de multiples échecs de fixations bricolées. En 1890, il part en Finlande. Initié par les Lapons, il comprend le maniement de ces étranges planches. Il rapportera quatorze paires de ski munies de fixations fabriquées en Norvège.

Henry Duhamel va introduire la pratique du ski dans son cercle d’amis grenoblois. En 1896, sera créé le premier ski club de France.

Vous pouvez découvrir sa maison de Gières où il a séjourné jusqu’à sa mort en 1917 : une glissade sur le verglas à la Caserne de Bonne…

> Source : Geocaching >recherche de géocaches possible à Gières et à Chamrousse

La maison d’Henry Duhamel à Gières

Au-delà de cette initiative locale, ce sont les militaires et plus précisément les Chasseurs Alpins qui introduisent véritablement la pratique du ski dans les Alpes. Avant la Première Guerre Mondiale, tous les moyens sont bons pour rendre les corps d’armée plus performants. En 1896, dans le cadre d’une course à la « rapidité » du déplacement en montagne, les Alpini italiens expérimentent le ski ; dans une logique quasi mécanique, les militaires français se réapproprient la pratique et expérimentent, à leur tour, cette nouvelle technique de transport pour ne pas être distancés par les Italiens. > Source : Site internet de Passy-Mont Blanc

Skieurs à la Croix de Chamrousse

Chamrousse, berceau du ski alpin français – Repères chronologiques

1863 – Premier chalet à Chamrousse

Le Père Tasse construit un chalet auberge à Roche Béranger (Chamrousse 1750). Il y reste jusqu’en 1885, à raison de 5 mois par an en moyenne. En 2008, la réédition rare du livre d’Henri Vincent « Les 22 années du Père Tasse à Chamrousse » datant de 1888, nous permet de mieux comprendre la vie de « l’ermite de Roche Béranger ». Il reçoit de belles visites, de français et d’étrangers passionnés de randonnées et de grands espaces.
 

1878 – Essai des premiers skis

Henry Duhamel, alpiniste grenoblois, découvre à l’Exposition Universelle de Paris une paire de skis exposée dans le stand scandinave. Il voulut essayer ce moyen de locomotion connu uniquement en Europe du Nord. C’est sur les pentes de Recoin (Chamrousse 1650) qu’il réalisa ses premières descentes à skis et ses premières montées en raquettes.

1887 – Construction du chalet de la Pra par le Club Alpin Français (CAF)

1891 – Henry Duhamel réalise seul la première ascension hivernale à ski jusqu’à la Croix de Chamrousse
1893 – Premier espace de ski alpin

La Société des Touristes du Dauphiné (S.T.D.) met en place un jardin alpin à Chamrousse 1750 (Roche Béranger) où elle loue un chalet. Un poste météorologique y est annexé.

1902 – Première « collective » à skis jusqu’à la Croix de Chamrousse
1911 – Location de terrains à Chamrousse pour la pratique du ski

Le Club Alpin Français obtient du comte de Saint Ferriol, propriétaire des prairies du Recoin (Chamrousse 1650), une surface de 3000 m2 en location pour 99 ans. Il y construit le premier refuge d’altitude destiné à la pratique du ski.

Laissé à l’abandon durant des décennies, le bâtiment a été totalement rénové et agrandi.
C’est à présent la Maison de l’Environnement de Chamrousse.
1929 – Fondation du Club de ski et de la route d’accès

Le ski club de Chamrousse est fondé. Chamrousse n’était accessible qu’à pied jusqu’à la construction des deux routes en boucle : la première en 1948 via le Luitel, la seconde en 1956 via les Seiglières.

1950 – Naissance de la station de Chamrousse

L’échéancier de sa naissance s’étale de 1950 à 1960. Une convention est passée entre le département de l’Isère et la Société d’Aménagement de Chamrousse.

1952 – Construction du téléphérique de la Croix de Chamrousse

Construction et inauguration du téléphérique de la Croix de Chamrousse. Il était, avec celui de Courchevel-Sauluire, le plus moderne et le plus rapide du monde.

1961 – Construction de Roche Béranger

Une convention est passée entre le département de l’Isère et la Société Nationale de Construction, filiale du groupe Rotschild, pour aménager la zone résidentielle de Roche Béranger. Chamrousse possède à partir de cette année, deux pôles d’activités appelés Le Recoin (nom historique de Chamrousse 1650) et Roche Béranger (nom historique de Chamrousse 1750).

1968 – Jeux Olympiques de Grenoble
Jean-Claude Killy, triple champion olympique des JO de Grenoble 1968
2001 et 2014 – Ville-étape d’arrivée du Tour de France
Vincenzo Nibali, vainqueur de l’étape à Chamrousse, Tour de France 2014
2018 – Cinquantenaire des Jeux Olympiques de Grenoble
Jean-Claude Killy avec la réplique de sa paire de skis 1968 lors du Cinquantenaire des JO de Grenoble en 2018.

Source : Site internet de la station de Chamrousse

5 commentaires sur « Chamrousse, berceau du ski en Isère »

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