Les ruines romaines

À partir de 1822, la marquise de Gauteron redécouvrit les eaux sulfureuses d’Uriage, grâce à l’initiative de la famille de fermiers Brun, de Vaulnaveys. Des fouilles furent entreprises et des ruines antiques mises au jour.

(1) Plan des thermes antiques d’Uriage, tels que découverts en 1844. Image: ©Laurent Vivarat

Une galerie souterraine romaine a ainsi été dégagée, ainsi que les grand et petit bassins (piscines) qui s’étendaient sur plus de 200 mètres, depuis les sources ombragées en direction de l’établissement actuel.

La plus grande piscine avait 8 mètres de côté; trois gradins permettaient de s’y plonger à des niveaux différents. On y retrouva même ses différentes couches d’enduits et toute sa maçonnerie, toujours en partie imperméable, plus de 1500 ans après son abandon. La maçonnerie ordinaire était revêtue d’un épais enduit constitué de chaux, de sable et de brique pilée. Les dimensions de ce bassin principal laissent supposer qu’il était destiné au public et aux soldats.

De nombreux objets extraits à ce moment se sont retrouvés dans le cabinet de curiosités du château d’Uriage, puis au Musée de Grenoble par donation à partir de 1916.

Les romains, fervents baigneurs, installaient parmi les premiers éléments d’une nouvelle colonie thermale: un chauffoir. Portons notre attention sur le système de chauffe des thermes romains uriageois, appelé « hypocauste » et découvert sur ce site en 1844.

Comme les 27°c naturels de l’eau d’Uriage (à la sortie des rochers) n’étaient pas suffisants pour assurer une température confortable de baignade dans un bassin ouvert toute l’année, l’hypocauste était destiné à chauffer l’eau et la pièce environnante grâce à un feu de bois placé en dessous de la piscine, dans une galerie (F). Au centre de cette fournaise la température atteignait les 300°c.

Un foyer, le praefurnium (H), était situé à l’extérieur de la pièce. Il avait la forme d’une petite chambre circulaire ou rectangulaire voûtée, avec une ouverture pour l’allumage, et communiquait par une seconde ouverture avec l’hypocauste.

Le dosage de la chaleur se faisait par la proximité ou grâce au nombre de foyers communiquant avec les hypocaustes (dans le cas d’un plus grand complexe thermal). Dans notre schéma, le foyer s’ouvrait directement à côté de la pièce à chauffer. On estime que  la température obtenue dans les pièces ne pouvait pas dépasser 30 degrés.

L’hypocauste n’était par ailleurs pas voûté à la manière d’un four mais était un espace généralement rectangulaire, couvert d’un sol « suspendu » appelé la suspensura, elle-même formée d’une épaisse couche de mortier de tuileau (souvent doublé de briques). Ce sol épais, long à chauffer, conservait bien la chaleur et les baigneurs devaient même chausser des sandales à semelles de bois pour se déplacer.

(2) Plan de la station thermale gallo-romaine découverte en 1844 puis à partir de 1914.
La fouille Saint-Ferriol de 1844 est indiquée « B ». En « A », la fouille Flandrin/Perazza (A1: 1914-1915 et A2: 1977-1982).
Image: Musée Dauphinois / Domaine public.

Avec une quinzaine de bassins et de piscines découvertes sur le site du parc et des sources, « Auriatico » était la plus importante station thermale en Gaule.

Lire aussi : Les fermes du château


Texte sous licence libre CC0

Sauf mention spéciale, images libres de droits


Bibliographie :

Laurent Vivarat, Uriage-les-Bains. Ses environs. (1979)

Article Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypocauste

Louis Goulpeau, Analyse archéomagnétique de structures en hypocauste (1994), ArchéoSciences, revue d’Archéométrie. https://www.persee.fr/doc/arsci_0399-1237_1994_num_18_1_914?q=hypocauste

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