Le petit musée du château (3/3)

Salles et cabinet de travail

Dans les deux précédents articles consacrés aux œuvres exposées au château, depuis le XVIe siècle et jusque dans la première moitié du XX siècle, nous évoquions la chapelle Saint-Georges, le vestibule de châteauneuf et la galerie François Ier.

Finissons notre visite par le salon, la salle à manger et le cabinet de travail des comtes Saint-Ferriol.

Ces trois pièces de châteauneuf sont les plus fournies en tableaux; néanmoins, le manque de traçabilité des œuvres après leur vente ou donation (à partir des années 1920 et jusqu’à la seconde guerre mondiale) nous empêche aujourd’hui d’en montrer ici la totalité.

La salle à manger

La salle à manger contenait quatre peintures notables:

Un portrait en pied du roi Charles IX;

Un portrait de Marie Touchet (maîtresse de Charles IX, qui aurait pu s’arrêter en Dauphiné dans son périple vers la Savoie);

Un portrait de Marc de Langon (ancien propriétaire) en costume de Louis XV;

Et une « Rue du Caire » par Jean Achard (ci-dessous).

Rue du Caire, par Jean Achard (1835). Image: Wikimedia Commons / Zen 38.

Le salon

On y trouvait:

Un « Paysage », de Paul Potter;

Un « Concert » de Gerrit van Hontorst;

Un « Marché aux légumes » de Hendrik Martensz Sorgh;

De groentemarkt, par Hendrik Martensz Sorgh (v.1662). Image: Wikimedia Commons.

« Fleurs » de Jan van Huysum;

Vase de Fleurs sur Fond de Parc avec Statue, par Jan van Huysum (v.1720). Si ce n’est ce tableau, une composition très ressemblante ornait le salon. Image: Wikimedia Commons / Jane023

Un portrait d’Hortense Mancini;

Un portrait du Cardinal Mazarin;

Le portrait (anonyme) de Louis de Bérenger du Gua, surnommé « le brave du Gua » (favori d’Henri III);

Portrait anonyme de Louis de Bérenger, seigneur du Gua (XVIe siècle). Image: Wikimedia Commons / Albinovan

Le portrait du chevalier Bayard, par Jacques de Maille.

Le Chevalier Bayard, par Jacques de Maille (XVIe siècle)

Le cabinet de travail

À noter que le cabinet de travail est la plus fournie de toutes les pièces du château. On pouvait y voir:

Un tryptique byzantin représentant Jésus-Christ entre la Vierge et Saint Jean-Baptiste;

Une « Vierge à l’Enfant » entre Saint Laurent et Saint Bruno;

« Jésus devant Pilate » de Giotto;  

Une « Trinité » de l’École de Giotto;

Une « Annonciation » de l’École de Cologne;

Un tryptique de Gherardo Starnina;

Une « Vierge » de l’École de Fra Filippo Lippi;

Une « Vierge à la grenade » de Botticelli (qui n’est pas celle de la Galerie des offices à Florence);

« L’Enfant Jésus endormi sur la croix » de Cristofano Allori;

Une tête de saint sur fond d’or, de l’École vénitienne&é;

« Saint Jean » de Carlo Crivelli;

« Portrait de jeune homme à la fraise » de l’École vénitienne;

« Miracle de Saint François d’Assise » par Lorenzetti;

Une Esquisse préparatoire à l’Apothéose d’Henri IV, de Pierre Paul Rubens (commande de Marie de Médicis);

Apothéose d’Henry IV et proclamation de la Régence de Marie de Médicis, par Pierre Paul Rubens (v.1625). Image: Wikimedia Commons

Un portrait de Pomponne de Bellièvre, par Dominique Robusti;

Une réplique exacte d’un des célèbres portraits du Cardinal de Richelieu de P. de Champaigne, artiste inconnu;

Portrait du Cardinal Richelieu, par Philippe de Champaigne. Image: Wikimedia Commons / Ascánder

« Buveur de bière », de Rubens;

« Tête d’homme barbu » par Van Dyck;


Tête d’homme barbu, par Van Dyck. Musée des Beaux-Arts, Dunkerque. Image: RMN-Grand Palais / Agence Bulloz.

« Tête de magistrat », à la manière de Ph. de Champaigne, artiste inconnu;

Un portrait de femme de l’école flammande;

Un portrait de Cornelius Agrippa;

« Les couches de la Vierge », attribué à Jan van Eyck;

« La Vierge, Sainte Anne et l’Enfant Jésus », par Albrecht Dürer (différent de celui du Metropolitan Museum of Art de New York City);

« Saint François d’Assise recevant une carresse de l’Enfant Jésus », par Augustin Carrache;

« Convoi d’un pape », par Giacomo Cavedone (élève de Carrache)

Une esquisse « Apothéose de Philibert-Emmanuel de Savoie » de Carlo Maratta;

La « Fuite en Égypte » de Francesco Albani;

Un « Paysage avec figure », attribué à Nicolas Poussin;

« Chaumière avec personnage » de Téniers;

« Prommenade à cheval » de Van der Meulen;

Une «Charge de cavalerie » de Bourguignon;

« Lutte musicale entre Apollon et Mersyas », par Goltzins

Une figure par Abraham Bloemaert;

Un « Intérieur d’alchimiste »;

Un « Autoportrait » de Stiegeland;  

Le « Portrait de Michel-Ange » de Jan Mabuse;

Et un « Buveur », par Adrien Van Ostade.

Des dizaines d’œuvres, d’antiquités et de pièces de musée qui ornaient les pièces de châteauneuf, de la galerie François Ier et de châteauvieux, il ne reste à présent que le parterre du vestibule de châteauvieux (commandé par Louis de Saint-Ferriol à Aimé Irvoy, 1858, classé MH), visible lors des portes ouvertes des Journées européennes du patrimoine (3e semaine de septembre).

Le château fut quasiment vidé de tous ses biens précieux en 1935-1937, juste avant un accord de location-vente avec un certain M. Thon, qui commença d’exploiter le château d’Uriage comme relais gastronomique – mi-musée, mi-hôtel. La guerre mondiale de 1939-1945 et la réquisition du château par l’armée arrêta net tout projet commercial.


Texte sous licence libre CC0

Sauf mention spéciale, images libres de droits


Sources:

Georges Murienne, Geneviève Dumolard-Murienne, Marie-France Louchet, & al., Le château d’Uriage : 1000 ans d’histoire, Grenoble, Chapõ public éd., 2006.

Un avis sur « Le petit musée du château (3/3) »

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer