Les Seigneurs d’Uriage (3) : les XIXe et XXe siècles

Sous la Restauration, le château d’Uriage est toujours la propriété de la famille de Langon depuis 1659.

La marquise de Gauteron * (1771-1828), fille aînée de Nicolas-François de Langon, hérite du château et des terres qui y sont rattachées. Elle fait édifier à partir de 1821, sur son domaine, à proximité de la source dont les propriétés bénéfiques connues depuis l’Antiquité sont reconnues, un premier établissement thermal qu’elle souhaite développer.

* De la coquetterie orthographique… Le nom de Gauteron s’écrit sans H malgré ce que l’on trouve parfois. Cette orthographe est attestée par plusieurs écrits : son petit neveu, Louis de Saint-Ferriol, dans ses écrits, ne met jamais de H, Monsieur de Gauteron signe sans H (par exemple sur la copie de l’acte de mariage), enfin sur la tombe de Madame de Gauteron au cimetière Saint Roch son nom est gravé sans H. > Source : Charles Paillet

Buste de la Marquise de Gauteron, par Aimé-Charles Irvoy (1824-1898). Hall de l’Etablissement thermal d’Uriage.

À partir de cette période, l’histoire du Château et celle des Thermes deviennent indissociables.

> Lire « Uriage 1820… et XIXe siècle »

  • LA FAMILLE SIBEUD DE SAINT-FERRIOL

– Louis de Saint-Ferriol (1814-1877) est considéré comme le bienfaiteur d’Uriage. Petit neveu et héritier des biens de la marquise, il entreprend de moderniser et de  rendre plus confortable le château, jusqu’alors d’aspect très médiéval et simplement meublé. Cultivé et très fortuné, il a rapporté de ses voyages de jeunesse nombres d’objets et il fait poursuivre les fouilles archéologiques : il constitue un cabinet de curiosités (> lire « Le Cabinet de curiosités de Monsieur Louis ») ouvert à la visite, dont les collections sont reconnues par ses contemporains et sont aujourd’hui exposées dans les différents musées de Grenoble. Très investi dans la vie civique, il oeuvre beaucoup pour améliorer la vie de ses concitoyens.

Portrait de Louis de Saint-Ferriol (musée de Grenoble)


Gabriel de Saint-Ferriol (1850-1927)  poursuit l’œuvre de son père et de la marquise : construction d’un nouvel établissement thermal, arrivée de la ligne du tramway, électrification de la station, etc.

> Lire « Uriage à la Belle Époque »

Durant la Grande Guerre (1914-1918), des blessés en provenance du front étaient envoyés en convalescence dans les hôtels, l’établissement thermal et le casino, transformés en hôpital militaire temporaire n°42. Après l’Armistice et jusqu’en janvier 1919, des soldats américains sont hébergés dans l’attente de leur rapatriement aux États-Unis.

> Lire « Uriage dans la Grande Guerre (1/2) »

Devant le casino le 11 novembre 1914.
Au centre : le docteur Joseph Flandrin avec le comte Gabriel de Saint-Ferriol à sa gauche et le commandant Miouse à sa droite.
(photo collection Charles Paillet, aimablement proposée par Monsieur Charles Paillet)

Ghislaine Pellissier de Féligonde (1914-1994), dernière héritière du château, le loue dans les années 1930, avec promesse de vente, à M. Thon qui exploite un relais gastronomique, moitié restaurant, moitié hôtel. Le bassin de la terrasse est démonté pour faire place à des tables.

Portrait extrait de « Le Château d’Uriage, 1000 ans d’Histoire » édité par l’association du Patrimoine de SMU.

En 1940, le château est réquisitionné par l’armée d’Armistice qui y installe son École nationale des Cadres.

>>> Seconde Guerre Mondiale et fin du XXe siècle

Le château est réquisitionné par l’armée d’Armistice en 1940. On verra trois écoles s’y succéder, dont la première, l’École nationale des Cadres. Le château est cédé à l’Etat en 1942.


> Lire « Le château d’Uriage de 1930 à aujourd’hui… »

À la fin de la guerre, le château est dans un état déplorable. Il est proposé à la commune en 1947 pour le franc symbolique : la municipalité refuse en raison du coût des réparations et de l’entretien. Le 6e Bataillon de Chasseurs Alpins occupera les lieux jusqu’en 1978.

En 1978, le château est à nouveau proposé à la vente par l’Armée. La commune de Saint Martin d’Uriage est intéressée mais  c’est un particulier, Mme Guirette-Templeton, qui l’emporte. Les terrains sont  acquis par la Municipalité pour la construction d’équipements publics.

En 1983, suite à de longues procédures liées à des problèmes de financement, Mme Guirette-Templeton entre définitivement en possession du château et le divise en  appartements groupés en copropriété.

Le Château d’Uriage est inscrit au titre des Monuments Historiques en 1988, puis classé en 1990.

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Le château d’Uriage, vieux de 10 siècles, a donc toujours été habité.
Il le fut par de puissants seigneurs puis par des nobles charitables. Il l’est aujourd’hui par des gens simples, de tous horizons, amoureux du site et passionnés par son histoire, qui œuvrent au quotidien pour le préserver et l’embellir afin qu’il veille encore longtemps sur la vallée d’Uriage.



Sources : Association pour la Sauvegarde et la Mise en valeur du Patrimoine de S.M.U.
Ses membres et son ouvrage « Le château d’Uriage, 1000 ans d’histoire »

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